"SE PROMENER D'UN PAS AGILE AU TEMPLE DE LA VÉRITÉ LA ROUTE EN ÉTAIT DIFFICILE" VOLTAIRE
juin 5, 2023
Avouons-le tout de suite, le ravissement devant l’Art moderne ne nous possède qu’à un degré minime. Question de sensibilité ! Et nous professons – sans honte aucune – une vraie agapè pour les rives majestueuses du classicisme le plus parfait, où les voiles de notre éducation cinglent et claquent au son du clavecin bien tempéré.
Nous ne nous sommes d’ailleurs point privés de vitupérer devant les dérives et excès des pseudo trouvailles modernes devant lesquelles les bonnes âmes adeptes du « politiquement correct se croient obligées de tomber en pâmoison !
Si le hasard a une fonction, et sa fonction ontologique est de tendre vers le beau et de l’apporter, alors ce ballet nous semble être l’exemple même de l’art. Il n’empêche la représentation de ce ballet à New York est en tous points remarquable.
L’art a une grammaire, son esthétique : une syntaxe. Les respecter permet l’éblouissement de l’émotion, la vérité comme décèlement. Les Grecs appelaient cela l’alétheia. Pour apprécier ce ballet, nous invitons le lecteur spectateur, qui ne l’a pas encore vu, à se plonger dans les délices enivrants de l’esthétique de Hegel.
Notre propos n’est pas ici d’en explorer tous les méandres. Nous nous contenterons d’en utiliser quelques clés qui nous guideront dans la découverte de ce ballet. Pour Hegel l’art hollandais est supérieur car il sort du religieux pour peindre l’humain dans la vie quotidienne. Or ce ballet symbolique symbolise à merveille la vie de l’homme.
Des symboles ce ballet en contient à profusion. Il en est un notamment qui est presque la transposition scénique du « Sumbolon » grec. Le «Sumbolon » est la déchirure des lèvres d’une blessure qui se recolle parfaitement. À cette aune le spectateur du ballet sera fort bellement surpris.
La force et la faiblesse de l’art c’est de faire passer les idées tout comme la philosophie. Exprimées de façon sensible elles seront émouvantes et belles à nos âmes, exprimées de façon sensible elles seront cependant inadéquates à notre raisonnement. Pour Hegel, et qui oserait le contredire, l’art est dépassé par la religion laquelle est surclassée par la philosophie.
Ce ballet, s’insère et s’enchaîne donc parfaitement pour nous dans l’esthétique hégélienne. C’est pour cela qu’il nous a profondément touché, ému et interpellé !
Pour Hegel si l’art classique représente bien sûr un acmé, l’art romantique permet de franchir un cran supplémentaire vers la quête de la spiritualité. C’est l’art de la sortie de l’art.
Il met en scène les passions de l’âme, il sublime la vie intérieure. Le spectateur retrouvera, du moins l’espérons-nous, toutes ces idées dans ce ballet.
Ajoutons à cela qu’il est dansé à merveille, la musique (moderne) y est épatante. Le jeu des danseurs- fort élégant- traduit les émotions qui affleurent et habillent les ressorts les plus intimes de l’âme humaine. De surcroît ce ballet est exécuté avec beaucoup d’humour. La scène d’amour-tout en étant on ne peut plus crue- y est également représentée avec une élégante virtuosité et une vraie sensibilité !
Les différentes scènes s’enchâssent à merveille suivant en cela l’enchaînement de l’histoire cher à Hegel. Et bien entendu « la fin de l’histoire » est apothéose. Last but not liste la ballerine vedette bellissime à couper le souffle !
Alors ne gâchons pas notre plaisir .même si ce ballet n’est pas Casse-Noisette il vaut la peine d’être dégusté tel un bon vin !
Léo Keller
[youtube https://www.youtube.com/watch?v=3dPRCEsg6w0?rel=0%5D
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