"SE PROMENER D'UN PAS AGILE AU TEMPLE DE LA VÉRITÉ LA ROUTE EN ÉTAIT DIFFICILE" VOLTAIRE
mars 29, 2023
21/03/13
Dans le cadre délicieusement suranné des grandes conférences du Figaro, Luc ferry nous a délivré un merveilleux message d’espoir teinté d’humanisme.
Qu’est-ce qu’une bonne vie ? Question centrale qui structure non seulement toute pensée philosophique ou religieuse mais notre existence même ! Peu importe la focale on trouve toujours deux valeurs : La bonté et le respect d’autrui.
Aucune morale digne de ce nom ne portera le mal dans son corpus !
Et pourtant le respect de ses valeurs n’occulte pas le problème de la mort omniprésente dans nos esprits. On peut se comporter de façon parfaitement morale et cependant « s’ennuyer à mourir devant la banalité de la vie quotidienne.
On peut être quelqu’un d’épatant et être entouré de gens épatants et s’ennuyer à mourir, avoir chaque soir la même femme dans le même lit etc. etc. ça peut être fastidieux. » Donc à travers toute la littérature la question existentielle de la vie est celle de l’amour qui pourtant ne relève pas de la morale.
Si cette dernière est la condition nécessaire à toute vie pacifiée entre les être humains, elle n’en demeure pas moins insuffisante. Alors ?
Luc ferry explique avec brio et humour comment rendre une vie heureuse et exaltante.
Quelles sont donc les valeurs existentielles ?
Pour les religions cela passe par la foi. Les morales laïques quant à elles s’attachent à cerner trois grands moments dans la philosophie.
Premièrement la connaissance du monde. C’est la question du terrain de jeu. Ou la vie se déroule t-elle ? Le monde est-il rationnel, chaotique etc. ?
Deuxièmement : les règles du jeu. C’est la question de la politique.
Troisièmement : le but du jeu, à quoi jouons-nous ? Que voulons-nous sur Terre ? En fait cette question détermine les deux autres. Luc ferry peint tel un artiste le sens de la vie au travers d’une lecture fascinante de l’Odyssée d’Homère. Partir du chaos pour arriver à la paix ! De l’exil au retour parmi les siens ! Du malheur à la joie !
À partir de la pomme de discorde retrouver l’harmonie. Grâce à toutes les anecdotes qui relatent les obstacles et les embûches semées sur sa route -mais qui sont en fait des moyens visant à empêcher Ulysse de se souvenir du vrai sens de la vie- Homère esquisse ce qu’est une vie bonne.
Et l’on assiste alors à la naissance de la philosophie, au partage des eaux entre la philosophie et la religion.
En effet Ulysse refuse l’immortalité et la jeunesse éternelle que lui offre Calypso (décrite par Luc ferry) comme une bombe atomique, il préfère une vie bonne mais pleine de sens à une immortalité ennuyeuse.
Ferry conclut en dégageant les grandes réponses à ce qu’est une vie bonne.
La réponse philosophique :
La sagesse car le sage domine et vainc sa peur. Ce faisant il est capable d’aimer et de penser aux autres. Aujourd’hui nous vivons dans des sociétés où la peur règne.
Le sage est celui qui a non seulement vaincu sa peur mais celui qui habite le temps présent ; qui ne vit ni dans le passé ni dans le futur.
Sénèque disait « à force de vivre dans le passé ou le futur nous manquons de vivre car nous n’habitons pas la seule dimension réelle du temps ».
Et l’on me permettra de citer Spinoza « les deux passions qui inquiétaient le plus la Hollande à l’époque de son siècle d’or étaient l’espoir et la peur car l’une comme l’autre ressortissent à une incertitude quant aux fruits du futur ».
Toujours Sénèque « il n’y a pas de bon vent pour celui qui ne sait pas où aller. »
Troisième critère un ordre ; un cosmos parfaitement ordonnancé.
La réponse religieuse : une vie bonne c’est tout simplement la réponse judéo-chrétienne en harmonie avec les commandements divins.
La réponse humaniste on sauve sa vie en apportant sa contribution au progrès humain.
Et Luc Ferry de garder pour la bonne bouche la réponse de Nietzsche.
Une vie bonne c’est une vie intense et libre. Pour y parvenir il faut déconstruire au marteau toutes les illusions et toutes les idoles. J’avoue pour ma part avoir une certaine tendresse pour cette idée.
Last but not least après avoir rappelé que la morale laïque est une morale judéo-chrétienne laïcisée il conclut que la dernière révolution est celle de l’amour.
Citant Spinoza la philosophie n’est pas une méditation de la mort elle apprend tout simplement à vivre
leo Keller
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