Quels enseignements peut-on tirer de l’armistice de Pan Mun Jom ?
( 23 juillet 1953)
Eugène Berg



On a évoqué à de nombreuses reprises, l’armistice coréen, comme voie de sortie de l’actuelle guerre en Ukraine, mais la guerre, de Corée certainement la plus meurtrière de l’après 1945, en dehors des guerres du Vietnam, comporte beaucoup de traits à méditer. Affrontement direct entre soldats américains et chinois, duels aériens soviéto – américains, rôle de la puissance aérienne, menace de l’emploi de l’arme nucléaire, rôle de l’ONU et des volontaires comme le furent les 3421 Français partis se battre pour une Corée libre auxquels le Figaro Magazine vient de rendre un tardif hommage.[1]
La guerre de Corée, dont les séquelles n’ ont pas encore été apurées, fut la première et la plus meurtrière des guerres chaudes de la guerre froide qui avait commencé trois années plus tôt en Europe . Par rapport au conflit vietnamien, qui a laissé tant de traces dans la société américaine, dont on peut dire qu’il l’a transformée, le conflit coréen, fait figure de « guerre oubliée ».
La péninsule coréenne qui s’étend sur 1000km au sud de la Chine s’est trouvée au centre de la tectonique des plaques géopolitiques de l’après-guerre.
On peut dire que les États -Unis y furent impliqués, presque contre leur gré, car au départ, en dehors des affaires japonaises, ils s’ étaient bien gardés d’un engagement direct sur le continent asiatique, mettant en avant leurs responsabilités en Europe. Encore en 1949, le secrétaire d’État Dean Acheson opposa une fin de non-recevoir catégorique à l’idée de pacte Pacifique lancée par Chiang Kaï -chek, qui perdait pied en Chine, le président Syngman Rhee, qui s’inquiétait du retrait envisagé des troupes américaines en Corée et le président philippin Elpidio Quirino, aux prises avec la guérilla pro -communiste des Huks. Le Département d’ État ne voulait pas d’un engagement militaire américain en Corée , et encore moins d’une implication dans la guerre civile chinoise pour secourir un Tchiang Kaï- shek complètement discrédité.[2]
« Je ne suis pas comme Hitler, je saurai toujours m’arrêter à temps » avait dit Staline à Eden en 1941. A-t-il démenti cette règle de conduite en favorisant le déclenchement du plus meurtrier des affrontements de la guerre froide, avec celui du Vietnam, qui lui dura trois fois plus longtemps, avec ses deux millions et demi de morts, civils et militaires ? La guerre de Corée a été le premier test réel du système de sécurité collective de l’ONU et la première manifestation militaire tangible de la guerre froide. À ce jour elle reste la seule menace qui soit restée non résolue depuis la Seconde Guerre mondiale.[3]
Située aux confins des deux blocs, verrouillant l’accès à la mer du Japon et aux bases soviétiques, établies non loin de Vladivostok, la péninsule coréenne, le troisième territoire occupé conjointement par les Occidentaux et l’URSS, présentait un indéniable intérêt stratégique, qu’elle a conservé. Reliant, au nord de la mer de Chine orientale (Toung -haï), la Chine au Japon, elle se présente comme un pont de première importance en Asie orientale. La partie Nord, très montagneuse, avec des reliefs culminants à plus de 2000m (Kwanmo 2730 mètres), fait partie de la masse continentale de l’Asie où se sont établis les pays communistes, Chine, Vietnam, Laos, Cambodge.
Par un tropisme, le communisme s’est répandu du Nord au Sud, par un effet que les Américains vont vite dénommer théorie des dominos. Quant au Sud, il appartient à la zone maritime pro-occidentale, qui forme une chaîne d’appui aux abords du Nord Pacifique, Japon, Taiwan, Hong -Kong (jusqu’ à sa cession à la Chine en 1987). Lors du déclenchement de la guerre de Corée, Formose ou Taiwan, modeste île de 36000 km2, séparée de la Chine continentale par un détroit de 160 km ne disposait que d’une armée de 33 000 hommes, mal équipée. Bien que ne faisant pas partie du périmètre de défense des États -Unis ceux-ci lui envoyèrent des armes défensives et dépêchèrent la VIIe flotte : la défense de Taiwan devint un des objectifs du containment. « En 1950 les États-Unis pouvaient compter sur leurs bases philippines .
Signés , à l’indépendance du pays, le 4 juillet 1946,des accords de défense donnaient à l’époque aux Américains le droit d’opérer des bases pour une période de 100 ans suivant la signature de l’entente[4]. Pourtant en termes de corrélation des forces, la balance économique penchait nettement du côté des États -Unis et de ses alliés si on la mesure en termes de PNB par milliards de $ : États -Unis : 381 ; URSS :126 ; Royaume -Uni :71 ; France : 50 ; RFA : 48 ; Japon : 32 ; Italie : 29.
Les négociations commencèrent tôt, mais se prolongèrent plus de deux ans
L’heure était arrivée d’en venir aux négociations. Une conférence des neuf nations du Commonwealth , réunie à Londres, en janvier 1951, proposa un schéma de trêve en Corée, comportant un cessez-le-feu et une conférence à Quatre pour régler les problèmes d’Extrême-Orient, plan qui fut adopté, le 14 janvier par la Commission politique de l’Assemblée générale, mais rejeté par la Chine. Les négociations de paix dont l’ouverture avait été demandée le 23 juin par Moscou e débutèrent le 10 juillet 1951,et portèrent sur quatre points : la ligne de démarcation militaire, le contrôle de l’armistice, les garanties militaires et, surtout, le rapatriement des prisonniers de guerre. Un accord de principe fut trouvé sur les trois premiers points : la ligne de démarcation définitive sera le tracé de front au jour de l’Armistice, non plus le 38e parallèle ; le contrôle de l’armistice sera confié à une commission quadripartite (Pologne, Suède, Suisse, Tchécoslovaquie) ; la relève de troupes sera autorisée, sans augmentation de leur nombre. C’est la question ou le prétexte du rapatriement, obligatoire ou volontaire, des prisonniers de guerre chinois et nord-coréens (comme Staline ou Tito en 1945 vis-à-vis des citoyens soviétiques ou yougoslaves, Mao et Kim Il-sung réclamèrent le retour des ressortissants chinois et nord-coréens, en rejetant qu’ils aient la possibilité de requérir asile aux puissances détentrices) qui bloqua pendant dix-huit mois la négociation. De plus, le gouvernement de Pékin requérait le retrait des forces américaines du détroit de Taïwan et l’admission de la RPC à l’ONU à la place de la République de Chine : demandes qu’il savait inacceptables. En janvier 1951, il avait déjà refusé le projet de paix proposé par l’Inde et le Commonwealth.[5] Le 12 mai 1952, le général Clark qui avait remplacé Ridgway, ordonna des bombardements en Corée du Nord, et en particulier à Pyongyang ;
La guerre froide qui avait éclaté à propos de la Pologne et avait été formalisée lors de la conception du plan Marshall, était devenue planétaire avec la guerre de Corée. Truman s’en était pourtant tenu à un conflit limité. Mais, en janvier 1953, lui succédait, le général Eisenhower, qui avait promis à la fois le roll back du communisme ou plus de fermeté à son encontre et la paix en Corée-le retour des boys, posture de négociation plus qu’objectif concret. Le 2 février, il laissa même entendre que les États-Unis pourraient utiliser l’arme nucléaire contre la RPC. Mao trouva là l’occasion pour réclamer à Staline ce qu’il désirait par-dessus tout : la Bombe. De ce jour et jusqu’au 16 octobre 1964 -date de la première explosion atomique chinoise), la relation entre Pékin et Moscou fut dominée par la question nucléaire. Il dépêcha à Moscou le plus éminent savant atomiste chinois, Qian San-qiang. Mais Staline ne voulait pas livrer de la technologie nucléaire à Mao, le monopole de l’URSS garantissant son hégémonie dans le camp socialiste.[6]
Les forces engagées
À la fin de la guerre , le Commandement des Nations Unies disposait d’environ 933 000 hommes , dont une très large majorité de Sud-Coréens 591 000 et 302 000 Américains ,après avoir atteint un pic de 480 000. La Grande -Bretagne ( 63 000 hommes) et à un moindre titre la France ( 3421 hommes)[7], la Belgique ( 3171 hommes) la Grèce ( 1263 hommes)les Pays -Bas ( 3972 hommes) puis la Turquie ( 5455 hommes) avaient envoyé des contingents, ainsi qu’une contribution symbolique du Luxembourg ( 78 hommes) , on comptait également des forces de l’Australie ( 17 000 hommes) du Canada ( 26 791 hommes)de la Colombie, de l’Éthiopie ( 1271 hommes) de la Nouvelle -Zélande ( 1389 hommes) des Philippines ( 7430 hommes) et de l’ Union sud-africaine ( 826 hommes) . Les événements coréens ne furent pas sans incidence sur le fonctionnement de l’ONU dont les effectifs progressèrent peu , passant de 51 signataires à 60 membres en 1950, en raison des désaccords qui se manifestèrent entre les deux Grands. Aucune admission ne fut prononcée de 1951 à 1955.
L’ armistice de Pan Mun Jom
La guerre s’acheva le 27 Juillet 1953 , lorsqu’un simple armistice- pacte de non-agression- fut signé entre le commandant en chef des forces des Nations – unies et le commandant suprême de l’ Armée populaire coréenne (nord -coréenne). L’accord restaurait la frontière entre les deux Corées près du 38e parallèle et établissait (art 1) une ligne de démarcation .Cette zone démilitarisée , la DMZ s’étalait sur 250 km de long et 2km de part et d’autre une zone tampon fortifiée entre les deux nations coréennes. Afin de contrôler l’application de l’accord fut créée une commission militaire mixte de dix membres, assistée d’équipes mixtes d’observateurs. Furent instituées une Commission neutre de rapatriement des prisonniers de guerre, ainsi qu’une Commission neutre composée de quatre officiers supérieurs. L’ Assemblée générale, réitéra, le 28 août son objectif de faire de la Corée, par des moyens pacifiques, un pays unifié, indépendant et démocratique, dirigé par un gouvernement représentatif, issu d’élections libres dans toute la Corée. Mais la Corée du Nord s’en tenait à des négociations d’État à État, sur un pied d’égalité. En 1954 la conférence de Berlin, puis celle de Genève ne purent surmonter l’impasse qui persiste à ce jour .
Apparemment, l’ONU, comme la communauté internationale s’en était bien tirée, mais à quel prix et avec quelles conséquences ? Certes, l’ agression n’avait pas payé. Mais aucune solution n’a été trouvée à ce jour. L’ activité de l’ONU fut gravement affectée . Le Conseil de sécurité , bloqué par les veto de l’ URSS, vit son rôle décroître. Ses réunions s’espacèrent : 88 en 1946, 137 en 1947, 168 en 1848, 62 en 1949, 73 en 1950, 39 en 1951, 42 en 1953 , 32 en 1954, 23 en 1955. L’ Assemblée générale prolongeait au contraire ses sessions d’urgence et sessions spéciales, intervenant de plus en plus dans les questions de paix et de sécurité. Ce déséquilibre institutionnel handicapa par la suite durablement l’action de l’Organisation mondiale.
Les enseignements militaires
La guerre de Corée , qui a combiné les stratégies et tactiques des deux guerres mondiales, aura fait plus de 800 000 morts parmi les militaires coréens, nordistes et sudistes et 57 000 parmi les militaires des forces de l’ONU. Le nombre de victimes civiles est estimé à 2 millions et le nombre de réfugiés à 3 millions. La puissance de feu des Américains provoqua dix à quinze fois plus de pertes parmi les troupes chinoises que celles-ci n’en infligèrent aux troupes de l’ONU.
Les besoins en ravitaillement étaient énormes. Alors qu’en 1944, une division américaine consommait autour de 675 tonnes (munitions, carburant, nourriture …), en Corée ce fut 1000 tonnes. L’innovation majeure fut que les hélicoptères entrèrent en scène, et les Américains les employèrent abondamment au Vietnam.[8] Est-ce en pensant à cette guerre que Staline, dit : » la mort d’un seul homme, c’est une tragédie. La disparition de millions de personnes, c’est de la statistique » (Écrits et discours, Moscou, 1951).
Robert Guillain, correspondant du journal Le Monde, qui s’est rendu sur place en avril 1953, a décrit la férocité des combats. Il fut étonné du fantastique logistique déployée par les Américains qui sont dix à l’arrière pour un à l’avant. Arrivé à un aéroport, il assiste à la noria des avions , qui se posent toutes les trois minutes pour avaler entre 300 et 400 hommes. Il lève sa main, et de là-haut le pilote lui crie « Where do you go ? » Tokyo! Il crie « Come up boy! And to California if you like! ». Il rentrait sans autre cérémonie au paradis japonais. Pour la première fois de sa vie, il avait fait de l’avion-stop.
Pour la première fois aussi, de manière beaucoup plus sérieuse, l’ONU intervenait militairement contre un agresseur, mais du fait du blocage du fonctionnement de ses institutions – le Comité d’état-major prévu par l‘art 43 de la Charte n’ayant jamais été institué- le commandement militaire de la force des Nations Unies fut confié à un général américain. Ainsi la création de cette force des Nations -Unies, permit aux États -Unis de ne pas se battre à visage découvert, et cette fiction, comme celle des « volontaires chinois » a sauvé la paix. De fait, elle a contribué à préserver son caractère de conflit local à un affrontement où l’un des deux Grands était indirectement engagé.
On verra que c’est l’inverse qui se passa à Cuba en 1962 où l’affrontement direct des États-Unis et de l’URSS contraignit les antagonistes à trouver une porte de sortie sans combat. Première guerre limitée, à l’âge nucléaire, au moment où l’équilibre de la terreur n’avait pas été encore instauré, les États-Unis jouissaient en la matière d’une supériorité écrasante, l’URSS n’avait explosé sa bombe que l’année précédente[9], le conflit coréen occupe une place importante dans l’ordre mondial, tel qu’il avait été institué en 1945. C’est volontairement que ses acteurs ont évité toute ascension aux extrêmes, le président Truman s’est bien gardé d’utiliser « d’autres armes « contre la Chine comme l’auraient souhaité certains militaires américains, qui auraient bien voulu déclencher une « guerre nucléaire préventive ».
Après avoir critiqué Truman pour sa mollesse pendant la campagne présidentielle, Eisenhower, arrivé à la Maison-Blanche, affirmera par la suite qu’il avait mis fin aux hostilités en évoquant, devant les dirigeants chinois , la menace du recours à la bombe[10]. En réalité, il semble qu’aucun préparatif sérieux n’avait été entrepris, en tout cas le message délivré par la Maison-Blanche était si général, qu’il n’a guère été perçu pour tel à Pékin.[11]
Qui dit guerre limitée, dit résultat limité, car la guerre de Corée s’acheva sans victoire, au point où elle avait commencé. La guerre de Corée représenta un jalon important dans la montée en puissance de la « présidence impériale », en favorisant une extension sans précédent de la théorie des pouvoirs inhérents. En janvier 1951 le président Truman affirma qu’en « tant que commandant en chef » il avait le pouvoir d’envoyer des troupes partout dans le monde et que ce pour avait été « reconnu par le Congrès et les juridictions ». Le conflit coréen convainc les États unis de la nécessité d’augmenter leurs dépenses militaires qui passeront de 22,3 milliards de $ en 1951 à 44 milliards en 1952 et 50,4 en 1953[12]. Il atteindra 52 milliards en 1962, 70 milliards en 1966, 75 milliards en 1969.Plus encore ils vont établir un réseau de sécurité ceinturant la planète. C‘est dans le domaine de la défense européenne que la guerre de Corée laissa ses traces le plus durables. Ayant quitté le théâtre européen après le blocus de Berlin et la signature du Pacte de Washington, l’affrontement Est – Ouest allait se concentrer sur son noyau européen, à savoir la question allemande et celle de son réarmement.
La guerre de Corée fut l’occasion d’un certain nombre de faits militaires qui eurent des conséquences pérennes. La flotte américaine bénéficia durant toute la durée du conflit d’une liberté totale de manœuvre dans la mer Jaune et la mer du Japon, en dépit des mines qu’y semèrent les Soviétiques. Ce fut une démonstration de la Sea Power théorisée parl’amiral Mahan, leçon dont se souviendront les Soviétiques une décennie plus tard et les Chinois , un demi -siècle après.
Mais c’est la guerre aérienne qui représenta la principale innovation, car ce fut le premier duel aérien d’avions à réaction entre les F-16 Sabre américain et les Mig-15 nord-coréens d’origine soviétique. La première grande bataille de l’histoire entre avions à réaction se déroula le 12 avril 1951 entre 115 chasseurs américains et 80 nord -coréens.[13] Ce fut aussi l’unique et la seule occasion d’affrontement direct entre pilotes soviétiques et américains.[14] Les États-Unis savaient parfaitement que jusqu’à 150 avions chinois étaient en réalité des appareils soviétiques pilotés par des Soviétiques, mais l’information fut tenue secrète, parce qu’on était persuadé que la guerre n’était guère souhaitée à Moscou.[15]
Jusqu’ à la guerre de Corée, les États-Unis avaient gagné toutes les guerres dans lesquelles ils furent impliqués, mais dans le cas coréen il n’en fut pas ainsi et leur engagement, en termes de coût/efficacité s’avéra peu efficient. Certes ils étaient parvenus à maintenir la Corée du Nord en dehors de la sphère communiste, mais à quel prix . Pendant trois ans ils ont mobilisé 3 millions d’hommes, en auront perdu 34 000, avec 103 000 blessés, pour ne revenir qu’à la situation du statu quo ante. Ils ont porté leurs dépenses militaires à un niveau qu’ils ne retrouveront plus (6% du PIB). Après la Corée, les États-Unis assumèrent le fardeau de la défense du monde occidental, du monde « libre » et établirent une armée permanente, ce qui n’était pas dans leur tradition.
On a vu enfin que jamais, à aucun moment l’emploi de l’arme atomique, ne fut sérieusement envisagée au plan militaire, mais plutôt comme instrument politique et diplomatique. Mais ceci n’a pas du tout clos les débats sur l’utilisation tactique de la bombe.[16] L’ exercice Hudson Harbor, conduit fin septembre – octobre 1951 en Corée simula des attaques nucléaires limitées, ouvrant ainsi l’ère du « champ de bataille atomique » pendant laquelle l’ Army créa des divisions « pentomiques » devant se déployer sur des terrains contaminés. Un premier obus nucléaire tactique fut tiré en mai 1953 à ,partir d’un obusier de 280 mm. En avril, Eisenhower autorisa , une première, le déploiement permanent en dehors du territoire des États-Unis d’armes complètes, en Europe, en Libye, au Maroc.
La guerre de Corée reste peu connue en France et a fait l’objet de peu d’ouvrages de synthèse en dehors de La guerre de Corée et ses enjeux stratégiques de 1950 à nos jours. [17] Pourtant le « bataillon de Corée » français,[18] de 3421 volontaires s’est conduit de manière héroïque ayant subi 269 pertes, ce qui a valu à la France de devenir membre de la Commission militaire d’armistice qui n’a guère été cependant en mesure de remplir son rôle dans le règlement de la question coréenne.
Eugène Berg
Ambassadeur (e.r)
Biographie (partielle)
Ministère des Affaires ÉtrangèresDirection des affaires politiques, puis au Service des Nations unies et Organisations Internationales.Adjoint au Président de la Commission Interministérielle pour la Coopération franco-allemande.Consul général à Leipzig (Allemagne).
Ambassadeur de France en Namibie et au Botswana.
Ambassadeur de France aux îles Fidji, à Kiribati, aux Iles Marshall, aux Etats Fédérés de Micronésie, à Nauru, à Tonga et à Tuvalu.
Essayiste et enseignant ,
Auteur de UKRAINE, février 2023, Éditions Hémisphères , Maison Larose, 2023, 465 pages,
[1] 21 juillet 2023.
[2] Géostratégie du Pacifique, Hervé Couteau – Bégarie, Economica, 1987, p.56.
[3] Balbina Hwang, Professeur associé à l’Université de Georgetown à Washington, Le Figaro, 16 septembre 2017
[4] La base de Subic Bay fut la plus importante base militaire américaine à l’étranger. À l’époque, on retrouvait 7500 personnes sur cette base qui servait essentiellement de port d’escale, de relais et de ravitaillement à près de 200 bâtiments de surface, une cinquantaine de sous-marins et près de 7000 soldats. La base de Clark Field : était le quartier général de la 3e escadre aérienne de l’US Air Force. Cette base constituait un point de contrôle important pour la circulation aérienne et maritime en Asie. C’était aussi une plate-forme d’intervention aérienne importante dans le Pacifique et l’Asie du Sud-Est.
[5] Retour sur la guerre de Corée David Cumins Hérodote 2011/2 (n° 141), pages 47 à 56
[6]Retour sur la guerre de Corée David Cumins Hérodote 2011/2 (n° 141), pages 47 à 56
[7] Dont 329 perdirent la vie. La IVe République a accepté du bout des lèvres d’envoyer ces « volontaire », plutôt qu’un bataillon d’active réclamé par les Américains, pour ne pas déplaire au PCF. Un navire de guerre l’aviso La Grandière y fut envoyé. Sur 32 000 candidats 1021 ont été retenus, les soldats étant relevés tous les ans. Un ensemble hétéroclite d’idéalistes, d’anciens résistants comme le gaulliste Robert-André Vivien, et Français libres ( dont quatre Compagnons de la Libération ), des soldats de retour d’Indochine. De 1950 à 1951, le chef du bataillon français est une légende, Raoul Magrin-Vernerey, alias Ralph Monclar, héros des deux guerres mondiales, qui fut un des premiers militaires à rejoindre de Gaulle, qui accepte de passer de général de corps d’armée à lieutenant-colonel pour commander le bataillon. Cf « La mémoire retrouvée du bataillon français en Corée, » Jean Chichizola, Le Figaro, 26 janvier 2022.
En avril 1951, 5600 militaires américains, français et coréens, ont tenu à Chipyong -ni , à 70 km à l’est de Séoul, à près de 20 000 soldats chinois.
[8] Cf Les grammaires de la guerre moderne, Yves Boyer in Mondes en guerre Tome IV Guerre sans frontières 1945 à nos jours , dirigé par Louis Gautier, Passés/Composés, p.210
[9] Le 23 septembre 1949, le secrétaire de presse à, la Maison-Blanche, Charles Ross, annonça que l’ Union soviétique avait réussi, le 29 août , sa première explosion nucléaire expérimentale, , on n’attendait cet événement qu’en 1952 !
[10] Derek Leebaert, The Fifty Years Wound, Brown and Cy, Boston p.148
[11] Lawrence Freedman, The evolution of Nuclear Strategy, Palgrave Mac Millan, Basingstocke, 2003 p. 80
[12] J.L.Gaddis, Russia, the Soviet Union and the United States, New York, 1978 p.s 201 – 202 et 305 cité in Anne de Tanguy.
[13] André Collet p. 138.En fait pilotes …
[14] Le 24 décembre 1950, à proximité de la frontière sino-coréenne, l’Ukrainien Stepan Naumenko à bord de son MIG – 25, dernier-né de l’aéronautique soviétique, qui flirte avec le mur du son et dispose de trois redoutables canons de 23 et 37 millimètres ; abats 2 Sabre américains qui s’ajoutent au bombardier B- 29 et aux 2 Thunderjet qu’il a détruits quelques jours auparavant. Mais les Américains redressent vite la barre. Au total, écrit : « La silhouette fine et élancée du Sabre lui permet de franchir le mur du son en piqué et par la même de s’échapper aisément. En face le MIG 15 est handicapé par une aérodynamique plus rondouillarde et des gouvernes moins précises qui justifient la présence d’aérofreins – une nouveauté- qui se déclenchent automatiquement quand il approche dangereusement de la vitesse du son. Plusieurs dizaines de pilotes russes, chinois et nord-coréens se tueront en tentant de suivre des Sabre en piqué, perdant le contrôle de leur appareil. En revanche, le MIG-15 grimpe mieux que le F-86 et peut donc facilement s’échapper en partant en chandelle. Ces deux chasseurs connaîtront un large succès à l’exportation et combattront sous bien d’autres cocardes. Les Sabre seront crédités de 720 victoires (dont 650 pendant la guerre de Corée) pour la plus grande gloire d’as américains tels que Joseph Mc Connell, James Jabara et Manuel Fernandez ( 16, 15 et 14 victoires). Les MIG 15 feront presque aussi bien avec 585 victoires, dont 570, pendant la guerre de Corée. In Le Siècle des 1915- 1988 , Une autre histoire de l’aviation, Pierre Razoux, Perrin, 2019, pages 136 et 320.
[15] Martin Walker The Cold War, : And the Making of the modern world, Londres ,1993 pp.75- 77.
[16] Jean- Marc Le Page, La bombe atomique, De Hiroshima à Trump, Passés/Composés , 2021, p.59.
[17] Pierre Journoud, L’Harmattan, 2014
[18] Aventure retracée par Jean Lartéguy, Les Mercenaires, 1960 réédité Presses de la Cité, 2012
Biographie Eugène Berg
Ministère des Affaires ÉtrangèresDirection des affaires politiques, puis au Service des Nations unies et Organisations Internationales.Adjoint au Président de la Commission Interministérielle pour la Coopération franco-allemande.Consul général à Leipzig (Allemagne).
Ambassadeur de France en Namibie et au Botswana.
Ambassadeur de France aux îles Fidji, à Kiribati, aux Iles Marshall, aux Etats Fédérés de Micronésie, à Nauru, à Tonga et à Tuvalu.
Essayiste et enseignant ,
Auteur de UKRAINE, février 2023, Éditions Hémisphères , Maison Larose, 2023, 465 pages,
[1] 21 juillet 2023.
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